Après avoir connu les plus grands stades, la dernière pelouse
qu’Alexandre Villaplane a foulée est celle du fort de Montrouge, à
Arcueil. C’est là qu’il est conduit le 27 décembre 1944 au matin,
afin d’y être exécuté. De la gloire à l’opprobre, ainsi s’achève le
parcours de l’une des stars du football français de ces années-là qui
jouait aussi dans le camp des collabos. Le milieu de terrain fut le
capitaine des Bleus lors de la première Coupe du monde de l’histoire,
en 1930, en Uruguay, avec à ses côtés Etienne Mattler. Si le premier
a basculé jusqu’à enfiler l’uniforme nazi, Mattler, lui, s’engage
discrètement dans la Résistance. Si proches, si loin, les deux hommes
constituent les deux faces d’une même médaille. Un ouvrage richement
documenté qui revient sur leur trajectoire, de l’amitié à la haine.
Et jusqu’à la mort.